🐏 J Étais Seul L Autre Soir Au Théâtre Français
vendredi20 janvier 2023 à 20h30. samedi 21 janvier 2023 à 20h30. théâtre. salle Jacques Audiberti. texte et mise en scène Gilles Gaston-Dreyfus. avec Anne Benoit, Gérard Cherqui, Stéphane De Groodt et Gilles Gaston-Dreyfus. assistante Amira Hadzic. lumières Fabrice Combier. musique Nicolas Errera.
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Lapropension au monologue du théâtre français contemporain* JL/epuis quelque dix ans, nous assistons au théâtre en France au retour du balancier littéraire. Le texte est redevenu l'élément moteur du spectacle promu par un acreur devenu essentiellement parleur. La valeur expressive du spectacle repose sur la qualité de l'acteur d'incarner le langage. Les
LeThéâtre de Cornouaille travaille aussi au confort de tous. La pièce Féminines, par exemple, sera proposée en audiodescription vendredi 23 septembre. Un principe innovant qui permet aux
LaCritique de l'École des femmes, 6, Dorante Alfred de Musset (Paris 1810-Paris 1857) J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre-Français, Ou presque seul ; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière []. Poésies, Une soirée perdue Jules Renard (Châlons, Mayenne, 1864-Paris 1910) Théâtre.
Dansle rôle de la pianiste légendaire Clara Haskil (1895-1960), Laetitia Casta n’imite pas son modèle mais lui donne vie et, ce faisant, se révèle sur scène. Une interprétation habitée qui lui vaut une première nomination aux Molières. Représentations. vendredi 21 octobre 2022 à 20h30. samedi 22 octobre 2022 à 20h30. théâtre.
Traductionsen contexte de "au cinéma l'autre soir" en français-anglais avec Reverso Context : Vous étiez au cinéma l'autre soir. Traduction Context Correcteur Synonymes Conjugaison Conjugaison Documents Dictionnaire Dictionnaire Collaboratif Grammaire Expressio Reverso Corporate
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Les gens sont ravis quand je parle de moi et que je me fous de moi", racontait-il en 2008 à la sortie de représentations où les fans du Nanard des Guignols se sont pressés pendant un mois.
NTOT. Dans La Chute », Jean-Baptiste Clamence se confie à un inconnu, dans un bar douteux d’Amsterdam. Il se présente comme juge-pénitent », étrange profession consistant à s’accuser soi-même afin de pouvoir devenir juge. Il se raconte naguère avocat à Paris, il mena une brillante carrière. Respecté de tous et ayant une haute opinion de lui-même, il se considérait au-dessus du jugement du commun des mortels. En parfait accord avec lui-même, sa vie était une fête, et il était heureux. Jusqu’au soir où il passa sur un pont duquel il entendit une jeune fille se jeter. Il poursuivit son chemin, sans lui porter secours. Cette chute entraîna celle, morale, de Clamence et marqua le début de sa quête existentielle. Au travers de son personnage, Albert Camus dépeint l’homme occidental égoïste, vivant dans le pur divertissement, coupé des notions fondamentales de justice et de responsabilité. NOTE D’INTENTION. Géraud Bénech, metteur en scène et Stanislas de la Tousche, comédien. Cette année 2020 est l’occasion de revisiter, de façon théâtrale, ce récit écrit par l’une des figures les plus marquantes de la pensée du XXe siècle. Aujourd’hui, La Chute est devenu un classique » et son auteur, l’archétype de l’intellectuel à la française, naviguant en solitaire entre liberté philosophique et engagement humaniste. Cette étrange confession s’inscrit à présent dans un autre contexte historique, loin des affrontements idéologiques des années 1950 Guerre froide, décolonisation, forte influence du Marxisme dans les courants de pensée en Europe qui lui donnaient des allures de manifeste. Nous l’abordons avec nos préoccupations et notre sensibilité contemporaines, davantage tournées vers l’intime et les enjeux à court terme. Elle résonne dans notre quotidien avide de coming out » et où les medias et les réseaux sociaux ont banalisé jusqu’à saturation le déballage de l’intime. Que signifie pour notre temps envahi par la toute puissance de la communication et la manipulation des images, cette entreprise » émanant d’un homme rompu à l’art de la parole, brillant avocat comme il se décrit… comédien comme il se prétend, et qui va se mettre à nu dans un jeu de la vérité » sans concession ? La mise en perspective théâtrale de ce texte s’appuie sur la stratégie d’écriture de Camus. Le spectateur, tout comme le lecteur, n’est pas pris à partie directement. La parole de Jean-Baptiste Clamence, portée par le comédien Stanislas de la Tousche, est adressée à cet interlocuteur invisible qu’il tente de convertir et d’entraîner dans sa chute salvatrice. Mais dans ce miroir qu’il lui tend, chacun d’entre nous est conduit, par étapes, à reconnaître sa propre image. Un ancien avocat réfugié à Amsterdam sert de guide à un Français de passage, rencontré dans un bar du port. Jour après jour, il se raconte et se dévoile, se faisant de plus en plus intime. Au cœur de sa révélation, un événement catalyseur le suicide par noyade, sous ses yeux, d’une jeune femme, un soir alors qu’il traversait un pont parisien. Mais au-delà de sa propre expérience, il rend compte de cette complexité irréductible que nous partageons tous, des choix qui composent la trame de nos existences, de nos intentions, de nos actes ou nos immobilités, face au regard de l’autre, face aux injonctions sociales ou aux intrusions fracassantes de l’Histoire dans nos vies. L’homme se confie il a été un avocat brillant, un séducteur, un homme du monde, vivant pour et par les autres, n’existant qu’au travers du jeu des regards. Puis soudain, à la faveur de ce suicide, la lucidité l’a saisi. Le sentiment de sa lâcheté intrinsèque, de sa vanité, se sont mis à affleurer. Toutes ses tentatives pour le refouler ont échoué. Sa carapace d’être social s’est fissurée puis brisée. C’est un écorché vivant qui se voit en transparence, à la fois sujet et objet cette leçon d’anatomie » qu’est La Chute. En s’affranchissant ainsi du mensonge qui est notre lot commun et en assumant sa duplicité, Jean-Baptiste Clamence accède à un statut supérieur, omniscient. Mais il est condamné à errer dans les limbes en quête d’individus à convertir. Car on ne peut regarder seul longtemps la vérité en face. AXES DE MISE EN SCÈNE, Géraud Bénech, metteur en scène. La mise en scène vise à mettre en évidence les enjeux dramaturgiques de La Chute et en tout premier lieu les conditions d’énonciation de cette confession. Qui est ce personnage qui se désigne sous le nom de Jean-Baptiste Clamence. À qui s’adresse-t-il ? Que signifie la solitude de l’acteur sur le plateau alors que l’illusion théâtrale nous invite à croire qu’il partage cet espace avec son interlocuteur. Que signifie cet espace sobre et ces objets une table, une chaise, une lampe de bureau, un grand miroir sur pied qui, sans soucis de réalisme, évoquent pourtant une chambre meublée ? À chaque instant, le spectateur est confronté à une double interprétation de ces paramètres Il peut soit accepter la convention théâtrale, adhérer aux différentes situations qui naissent de la bande sonore et dans lesquelles deux interlocuteurs se meuvent et dialoguent bien que n’en voyions et n’entendions qu’un seul. Il peut aussi la mettre en doute, ou plutôt considérer que ce à quoi il assiste est une tentative de manipulation de la part d’un personnage expert en jeux d’illusions mais que cette introspection sans concession aura conduit au-delà de la raison. ” Ces nuits-là, ces matins plutôt car la chute se produit à l’aube, je sors, je vais, d’une démarche emportée, le long des canaux. Dans le ciel livide, les couches de plumes s’amincissent, les colombes remontent un peu. Une lueur rosée annonce, au ras des toits, un nouveau jour de ma création … Alors planant par la pensée sur tout ce continent qui m’est soumis sans le savoir, buvant le jour d’absinthe qui se lève, ivre enfin de mauvaises paroles, je suis heureux. Je suis heureux, vous dis-je, je vous interdis de ne pas croire que je suis heureux, je suis heureux à mourir ! ” Le personnage se tient en équilibre sur la fine crête qui sépare l’hyperacuité de la folie. À aucun moment, la mise en scène ne cherche à trancher cette ambiguïté voulue par Camus et qui traverse le roman. GÉRAUD BÉNECH – mise en scène, création sonore et vidéo. Au théâtre, Géraud Benech collabore en tant que dramaturge pour plusieurs spectacles K Lear de William Shakespeare, mise en scène de Marie Montegani, avec Emmanuelle Laboorit, Théâtre IVT, 2007, Les Femmes savantes de Molière, mise en scène de Marie Montegani Théâtre 95, Cergy-Pontoise, 2010. Il est également conseiller artistique et dramaturge pour les pièces écrites et mises en scène par Joël Dragutin Chantier public Théâtre 95, Cergy-Pontoise, 2011, Visite guidée Théâtre 95, 2012, Une maison en Normandie Théâtre 95, 2013, Je te ferais dire Théâtre 95, 2014, En héritage Théâtre 95, 2015 et Le Chant des signes Théâtre 95, 2017. Moi, Daniel Blake, adapté du film de Ken Loach, Scène Nationale de Cergy-Pontoise, avril 2019 et Avignon 2019, Théâtre des Halles, Prix du OFF 2019. En tant que metteur en scène, il dirige Stanislas de La Touche dans plusieurs spectacles inspirés de la vie et de l’œuvre de Louis Ferdinand Céline. Le dernier en date, Céline, Derniers entretiens, est resté pendant près de trois saisons à l’affiche de théâtres parisiens Théâtre des Déchargeurs 2017-2018, Théâtre de la Contrescarpe – 2018, Théâtre de Poche-Montparnasse, 2019 et a reçu un accueil enthousiaste de toute la critique. Il met également en scène La Chute d’Albert Camus et Mais du soleil que reste t-il ? d’après les écrits de guerre de Maurice Genevoix et Sons of a Nietzsche, une performance associant jazz live et textes philosophiques ou poétiques Friedrich Nietzsche, Henri Michaux, Gilles Deleuze… avec le comédien Matthieu Dessertine Centre européen de poésie, Avignon, 2015 et 2016. Géraud Benech a également publié deux ouvrages consacrés à la 1ère Guerre Mondiale Carnets de Verdun Librio, 2006 et Champs de Bataille de la Grande Guerre Flammarion, 2008. STANISLAS DE LA TOUSCHE – comédien. Stanislas de la Tousche a été forme au Centre Américain par Stephane Lory Paris, 1978- 1981 puis par Blanche Salant 1981-1982. À la Maison des jeunes et de la Culture Mercœur, il a suivi l’enseignement de Jacques Lecoq par Eduardo Galhos Paris, 1982-1986. Stanislas de la Tousche débute au théâtre avec la pièce Le Livre de Viorel Stefan, mise en scène de Loïc Saint-James Enghien, 1985. Il joue ensuite sous la direction de Christophe Thiry, notamment dans Mistero buffo de Dario Fo Roseau Théâtre, Paris, 1987 et La Mort et l’écuyer du Roi de Wole Soyinka Le Perreux-sur-Marne, 1994. Il joue également dans de nombreuses pièces telles que Anthropologies de Pablo Abad, mise en scène de Ricardo Lopez-Munoz Théâtre de Chatillon, 1996, Dialogues d’exilés de Bertold Brecht, mise en scène de Patrick Vershueren Théâtre Éphéméride, Val- de-Reuil, 1998, Peines d’amour perdues de William Shakespeare, mise en scène de Simon Abkarian Théâtre de l’Épée de Bois, Vincennes, 1999, Entretien entre Diderot et d’Alembert de Denis Diderot, mise en scène de Didier Mahieu Théâtre Éphéméride, Val- de-Reuil, 1999, Britannicus de Jean Racine, mise en scène d’Alain Bezu Théâtre des 2 Rives, Charenton, 1999, La Compagnie des spectres de Lydie Salvayre, mise en scène de Monica Espina Théâtre National de Chaillot, 2002, Anticlimax de Werner Schwab, mise en scène de Regis Hebette Theatre de l’Échangeur, 2004, Tragedy a tragedy de William Eno, mise en scène de Monica Espina La Générale, Paris, 2006, La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, mise en scène de Bastien Crinon Théâtre Gérard Philippe, Orléans, 2008. Depuis 2010, Géraud Bénech le met en scène dans plusieurs spectacles inspirés de la vie et de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, dont le dernier en date, Céline, Derniers entretiens est resté pendant près de trois saisons à l’affiche de théâtres parisiens Théâtre des Déchargeurs 2017-2018, Théâtre de la Contrescarpe – 2018, Théâtre de Poche-Montparnasse, 2019 et a suscité l’enthousiasme de toute la critique. La Chute de Camus et Mais du soleil que reste-t-il ? d’après Maurice Genevoix consacrent ainsi une décennie de collaboration.
Home/citation/J’étais seul, l’autre soir, au Théâtre-Français, – Ou presque seul; l’auteur n’avait pas grand succè Musset Alfred de J’étais seul, l’autre soir, au Théâtre-Français, – Ou presque seul; l’auteur n’avait pas grand succès. – Ce n’était que Molière …Une soirée perdue 1840Citations de Alfred de MussetAlfred de Musset Autres citations
Fabrice Luchini au Théâtre des Mathurins, Christophe Honoré à l’Odéon, le dernier spectacle d’Ariane Mnouchkine, Grégori Baquet seul en scène… Têtes d’affiche et jeunes pousses se bousculent ce mois-ci sur les scènes parisiennes. Notre sélection critique pour ne rien en manquer. r “Tout ça pour l’amour !” Entrer dans une salle sans rien attendre de précis, en ressortir le cœur en joie, c’est l’expérience vécue face à cet étonnant spectacle que porte, avec une ardeur, une cohérence et un talent remarquables, Edwige Baily. L’actrice excelle, quel que soit le registre adopté comique, dramatique, réaliste, fantastique. On la croit dévolue au stand-up quand la voici soudain qui bascule dans un plaidoyer enflammé pour la littérature. Jamais figée et toujours en mouvement, elle est deux héroïnes en une. La première rejoue le destin de Gabrielle Russier. Condamnée pour avoir aimé un de ses élèves, cette professeure de français se suicide en 1969. La seconde venge la première en nous rappelant au pas de charge l’histoire d’Antigone, figure universelle de la résistance féminine. La représentation est une déferlante d’humour, d’intelligence, de verbe porté haut, de vie. Le cœur exulte. C’est épatant. Jusqu’au 24 avril, Théâtre Montparnasse, 31, rue de la Gaîté, Paris 14e. t2 “Chers parents” “Chers parents”, d’Armelle et Emmanuel Patron, un spectacle, malin, fin, intelligent et vif. Christophe Lebedinsky Deux frères et leur sœur traversent la France pied au plancher pour rejoindre leurs parents, qui les ont sommés de venir les voir sur-le-champ. La progéniture, inquiète, se prépare au pire. Et tombe à la renverse lorsqu’elle comprend ce qui se passe les parents, à la retraite, partent ouvrir un orphelinat au Vietnam. Pourquoi ? Comment ? N’allons pas plus loin dans les détails de cette farce jubilatoire qui démantèle le lien familial sans s’encombrer de tabous inutiles. D’une manière ou d’une autre, chaque spectateur se reconnaîtra dans les coups de griffes que s’échangent les personnages. Ce spectacle, malin, fin, intelligent et vif, écrit à quatre mains par Armelle et Emmanuel Patron ils sont frère et sœur, convoque sur scène cinq comédiens dont le plaisir est communicatif. Pas un dialogue ne sonne faux. Pas un cliché qui ne vole en éclats. La dernière scène est savoureuse. Un pur régal. Jusqu’au jeudi 30 avril, Théâtre de Paris, 15, rue Blanche, Paris 9e. q “Avant la retraite” À la fin du XIXe siècle, l’antisémitisme paradait sans complexe dans les salons mondains français. Ici, un nazisme tenace se cache dans un appartement autrichien d’après-guerre. Les monstres, polymorphes, résistent au temps qui passe. À la Porte-Saint-Martin, celle qui s’oppose à l’abjection est réduite au silence, clouée, en fauteuil roulant, condamnée à subir les éructations de sa sœur et de son frère, lesquels célèbrent l’anniversaire de la naissance de Himmler. Noémie Lvovsky se tait. Même mutique, elle impose sa rage intérieure. Catherine Hiegel et André Marcon se déchaînent dans un flot furieux de paroles et montent en puissance jusqu’au paroxysme. Comme un bulldozer lancé à pleine vitesse, le spectacle malmène la paresse de nos vigilances. Il le faut. Car ceux qui dirigent aujourd’hui le monde s’appellent Bolsonaro, Poutine and Co. Plus d’un demi-siècle plus tard, rien n’a changé. Le théâtre nous le rappelle vertement. Jusqu’au 2 avril, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, 18, boulevard Saint-Martin, Paris 10e. q “La Fontaine et le confinement” Fabrice Luchini rend hommage à ceux qui lui ont permis de résister à l’enfermement et à la solitude du confinement. Photo RAYNAUDDELAGE Trente-cinq ans qu’on aime à le retrouver, psalmodiant de spectacle en spectacle les phrases miracles de grands auteurs. Son secret ? Fabrice Luchini aborde poètes et philosophes pour la beauté sensuelle de leur langue et l’élégance de leur pensée, avec l’émerveillement du garçon coiffeur qu’il fut. Pour le public, il déguste et savoure les mots de ces écrivains tel un ogre, les mâche et les articule entre violence et ravissement. Et ses mille digressions personnelles, politiques, sociétales, toujours drôles et partageuses, font mieux pénétrer encore dans les sophistications de n’importe quel langage. Luchini veut rendre ici hommage à ceux qui lui ont permis de résister à l’enfermement et à la solitude du confinement. Tels Blaise Pascal, La Fontaine, Baudelaire, qui lui ont donné la force de transcender les grands vides. Le confinement l’a ainsi bonifié. Il n’éructe plus quand tempête dans la salle un bruyant portable, il pardonne. Il avoue même désormais avoir le cœur plus à gauche. Le diabolique acteur n’a pas fini de nous époustoufler. Jusqu’au 28 avril, Théâtre des Mathurins, 36, rue des Mathurins, Paris 8e. q “Le K” Grégori Baquet est un acteur surprenant qui sait prendre son temps pour franchir, minute après minute, les marches vers l’excellence. Les premiers instants du spectacle où, seul sur scène, il interprète des nouvelles de Dino Buzzati s’accomplissent sur un mode mineur. Mais, à mesure que l’auteur nous entraîne dans la forêt profonde de l’étrangeté, de l’absurde ou de l’irrationnel, le comédien grimpe en intensité et dévoile des profondeurs de jeu étonnantes. À tel point que, d’une nouvelle à l’autre, il ne se ressemble pas. Son visage est un paysage qui fluctue au gré des récits. Ancré dans le réel mais aussi aérien, il a une grâce animale et fait corps avec son unique partenaire une sculpture géante de la lettre K qu’il renverse en tous sens. On voit rarement au théâtre le pas-à-pas d’un comédien qui, entrant en lui-même, pénètre dans la chair même des fictions. Allez-y, c’est cadeau. Jusqu’au 6 avril, Théâtre de l’Œuvre, 55, rue de Clichy, Paris 9e. q “L’Île d’or” “L’Île d’or”, d’Ariane Mnouchkine, est une invitation à entrer dans la chambre de l’imagination de l’artiste. Photo Michele Laurent Il y a de tout et de trop dans cette représentation, dont la somptueuse vitalité est communicative. Le spectacle d’Ariane Mnouchkine est une invitation à entrer d’un pas ailé dans la chambre de l’imagination de l’artiste, laquelle dépose, sur le plateau, le monde qui l’habite. Ce monde est un flux d’images, de souvenirs, de désirs. Sur scène, une metteuse en scène alitée appelle le théâtre, le Japon, l’amour, l’humour, et la vie telle qu’elle pourrait être. Cette femme, double fictif de la patronne du Soleil, est un arc tendu de délires, de fantasmes, de cauchemars, de joies et de combats. Elle imagine une île où il serait possible d’être heureux parce que l’art y aurait eu le dernier mot. Elle le fait avec une ardeur contagieuse. Qui, à part Ariane Mnouchkine, est capable de célébrer l’imaginaire avec ce sens fulgurant de l’image, ce faste du mouvement, cette beauté de la métaphore qui prend corps ? Parce que l’artiste rêve en grand, elle nous intime de faire de même. Jusqu’au 30 avril, Cartoucherie - Théâtre du Soleil, route du Champ-de-Manœuvre, Paris 12e. q “Bête noire” Jésus Badin est mort assassiné un 14 juillet. Son corps caché dans le purin est déterré à mains nues par sa mère. Pourquoi, comment et par qui a-t-il été tué ? De plus en plus prenant à mesure que s’écoulent les minutes, ce texte de Sarah Blamont, inspiré d’un fait divers, est une enquête qui procède par cercles concentriques jusqu’à resserrer la focale sur le meurtrier, bras armé d’un destin scellé d’emblée par la haine atavique du village pour l’étranger, l’autre, le différent. Seul en scène, l’acteur Jérôme Fauvel se dépouille méthodiquement des identités qu’il emprunte pour expliquer l’inexplicable. Il est la mère endeuillée, le boucher du village, le maire, la fille du bal, les jeunes de la fête et, enfin, l’assassin. Il bascule, ce faisant, de rôles de composition vers un jeu net, sans fioritures, comme s’il ôtait une à une des pelures d’oignon. Moins il joue et meilleur il est. Ce talent-là n’est pas donné à tout le monde. Jusqu’au 31 mars, Théâtre de Belleville, 94, rue du Faubourg-du-Temple, Paris 11e. q “Le Tartuffe ou l’Hypocrite” Julien Frison, Denis Podalydès et Christophe Montenez dans un “Tartuffe ou l'Hypocrite” formidablement joué, à la Comédie-Française. Photo Jan Versweyveld Rien à faire. Même réduite de deux actes dans cette version inédite établie par le professeur de littérature Georges Forestier, la pièce de Molière plonge public et personnages dans l’attente de Tartuffe, lequel se fait désirer, mais sait ne pas décevoir lorsque enfin il s’immisce dans la famille d’Orgon. Avec la beauté d’un diable et la violence d’un pervers narcissique, il séduit en terrorisant et inquiète en apaisant. Le spectacle, formidablement joué, d’une noirceur assumée, laisse le rire en coulisses et, par des moyens volontairement outranciers lumières, musique, frappe de grands coups de semonce qui interdisent de rêvasser. Façon de dire qu’il ne faut jamais baisser la garde lorsque menace le danger. Car Tartuffe est père de tous les périls politique, psychologique, social. Ce spectacle d’une pertinence absolue est une mise en demeure nécessaire. L’heure est grave. Les Tartuffe sont à nos portes et plus personne n’est là pour nous en protéger. Jusqu’au 24 avril, Comédie-Française, 2, rue de Richelieu, Paris 1er. q “Les Petits Pouvoirs” Le plateau s’offre en CinémaScope. Scène ouverte sur un patchwork de lieux bureau, cuisine, île japonaise ou bains fumants qui accueillent une histoire mouvante et liquide dont les fils se mêlent, au risque de nous égarer. Mais le propos est audacieusement insolite, donc intrigant. La jeune recrue d’un cabinet d’architectes fait l’expérience de la manipulation, des trahisons, des compromis, des rivalités et de ces petits pouvoirs qu’exercent entre eux les acteurs d’une microsociété. À coups de fumigènes et d’hémoglobine inondant le sol, le spectacle dérive vers une déréalisation des normes et du vraisemblable. On balance entre cauchemar, cérémonial ésotérique et science-fiction. Un thon géant frappe l’air de sa queue, un homme est découpé en tranches, il y a des morts, des retours en arrière, des identités de femmes qui se confondent. On s’y perd pas mal mais on ne s’absente jamais. Quelque chose se passe sous nos yeux et ça, c’est une certitude. Jusqu’au 20 mars, Théâtre ouvert, 159, avenue Gambetta, Paris 20e. q “Le Ciel de Nantes” Dans “Le Ciel de Nantes”, Christophe Honoré ressuscite ses morts, les grands-parents, leurs dix enfants, et lui, légataire d’une généalogie chaotique. Photo Jean Louis Fernandez Une salle de cinéma vintage avec ses sièges défraîchis regarde le public. Nous sommes l’écran sur lequel bute l’histoire d’une famille qui pourrait être la nôtre. Christophe Honoré ressuscite ses morts. Les grands-parents, leurs dix enfants, et lui, légataire d’une généalogie chaotique. Les acteurs convoquent les spectres par leurs mots, leurs chansons de variété, leurs engueulades, leurs soirs de fête, l’entaille laissée par les dépressifs, les drogués et les suicidés. Le metteur en scène qui n’a pas su filmer ses aînés tente leurs portraits au théâtre dans un précipité de séquences qu’il jette là, comme on se débarrasse d’un poids trop lourd, sans trop trier l’utile et le superflu. Ça pourrait n’être que narcissique, c’est plus une immersion dans un monde ouvrier et populaire dont la violence est réelle mais la douceur aussi. On a rarement vu au théâtre autant de héros qui s’enlacent. Pour se réparer, il faut savoir s’aimer. Jusqu’au 3 avril, Odéon-Théâtre de l’Europe, 1, place de l’Odéon, Paris 6e. théâtre Partager Contribuer
j étais seul l autre soir au théâtre français